1 – Pourquoi est-ce si important ?

Éduquer consiste à élever, à rendre autonome, pour que l’enfant puisse prendre des décisions par lui-même.

C’est difficile de l’accepter complètement parce que le fait que l’enfant soit dépendant de nous permet de le garder près de nous plus longtemps. C’est ce que l’on croit en tout cas. En fait, ce n’est pas le cas. L’enfant sera reconnaissant à ses parents de l’avoir préparé à la vie des adultes. De plus cela relève d’une confusion : il ne s’agit pas de rendre notre enfant incapable de se gérer pour le garder auprès de soi. C’est au plan affectif que l’on souhaite conserver et cultiver une relation de qualité.

La vie en société comporte des obstacles nombreux!

2 – Comment y parvenir ?

-          Sur les questions scolaires : demander à son enfant de s’exprimer, par des questions ouvertes : qu’est-ce que tu as fait ? qu’est-ce que tu as compris ? Comment fais-tu pour ? et non des questions fermées : le maitre est gentil ?tu as bien travaillé ? tu as compris ce que je t’ai expliqué ?

Vérifier ce que l’enfant a compris en le faisant faire : il doit parler, expliquer, écrire, faire, ce n’est pas à l’adulte de le faire !

-          Sur les questions non scolaires : c’est peut-être le plus important en famille, les parents sont tous également capables en la matière :

     Parler / écouter : le laisser parler, ne pas parler pour lui, ne pas lui dire comment il se sent, ne pas répondre à sa place, le laisser dire ce qu’il veut dire même si dans un second temps on lui fera part de notre désaccord.

     S’habiller, se déshabiller, se doucher, se laver la tête : tout enfant de l’école élémentaire est capable de le faire, parfois avec une petite aide (l’eau chaude, un bouton récalcitrant), souvent depuis des années, et surtout s’il a eu le temps de s’y exercer des centaines de fois…

     Mettre la table, débarrasser, aider à porter les courses, aider les parents : il en est capable, c’est aussi son devoir de participer à la vie de famille ; « il est encore petit » signifie quoi ? Si l’enfant n’est jamais mis à contribution, il n’acceptera pas facilement de le faire plus tard…à l’adolescence ?

     Ranger ses jouets, ses affaires : idem.

Cela ne veut pas dire qu’il fait tout mais il n’y a pas beaucoup de domaines où il ne peut rien faire.

Un local pour les parents, ce serait...

–        un lieu pour discuter, échanger :

➢  rencontres entre parents délégués (préparation des élections, des conseils d'école)

➢  rencontres individuelles parents/enseignant. Ce serait un endroit neutre. Alors qu’en classe où les parents sont reçus habituellement, on est assis sur des petites chaises, parfois face au tableau, sur le territoire de l’enseignant.

➢  rencontre parent(s) délégués/parents de l'école (permanence) 

➢  rencontres entre parents : pour parler de façon informelle de l'école, en ayant le droit de critiquer, de questionner, sans qu'une parole officielle, institutionnelle, ne vienne de suite la contredire : bref, un lieu appartenant aux parents où la parole circule librement. On peut se voir, échanger, partager un moment convivial, informer les autres parents,  se sentir aussi un peu chez soi à l’intérieur de l'école.

➢  rencontres ouvertes à tous (parents, enseignants, personnel du claé,...) : ce serait aussi le lieu  de discussions autour de la parentalité (les devoirs, l'autorité,...)

–        un lieu d'entraide : réfléchir à ce qu'on pourrait faire pour les devoirs (par ex, quelques parents de CE2 pourraient se retrouver dans cette pièce avec leurs enfants et voir ensemble comment travailler les devoirs de la semaine...), le délégué qui fait la permanence pourrait par exemple : accueillir les familles qui arrivent en cours d'année, proposer aux parents qui ne lisent pas notre langue de leur expliquer les documents collés dans le cahier de correspondance....

–        un lieu convivial : une machine à café, des biscuits, une bouilloire, des tisanes et du thé,  des dessins d'enfants de l'école en guise de décoration...Et on pourrait prévoir 2-3 jeux (feutres, feuilles, jeux de construction, voir des jeux pour des bébés pour les jeunes parents) pour occuper les enfants (petits frères et sœurs éventuellement présents aux rencontres).

–        un lieu pour s'informer : proposer de la documentation sur l'école et les parents, des affiches décrivant des initiatives passées des parents délégués, des affiches présentant les associations de parents, fcpe et peep, des dépliants indiquant les horaires de l'école, le règlement de l'école, les sorties prévues par le claé, des dépliants présentant le rased, une affiche récapitulant toutes les coordonnées en lien avec l'école, des cartes avec les bonnes adresses du quartier (salon de thé...), un classeur avec des idées de sorties à faire avec les enfants dans les environs, des petites annonces (par exemple : « il y a une pièce sympa pour les enfants en ce moment à tel théâtre,... »), le dépliant du 115 de Toulouse : pour les familles en détresse, le "calendrier" de l'année scolaire : avec des dates clés : la semaine de la poésie, des maths, etc, les dates des conseils d'école, de la fête de fin d'année, des arts à Monge, des vacances, etc, jours fériés, commémorations importantes, et d'autres choses que le site de l'éducation nationale décrit régulièrement sur sa page d'accueil.

–        un lieu pour stocker diverses choses utiles aux parents : réserve de vêtements pour ceux qui en ont besoin, quelques manuels scolaires, des cahiers de vacances récupérés de ci de là, quelques ouvrages sur la parentalité, un système d'étiquetage pour les vêtements (qui se perdent facilement, surtout s’ils ne sont pas marqués)

–        un lieu pour donner son avis : avec une boite aux lettres pour les remarques et les suggestions

Suivre sa scolarité

     Pour accompagner son enfant dans le travail scolaire, et pour mesurer ses progrès et son niveau, les parents peuvent jouer un rôle important. Voici quelques exemples :

• -          Prendre connaissance des programmes :

http://www.education.gouv.fr/cid38/presentation-des-programmes-et-des-horaires-a-l-ecole-elementaire.html

Les textes officiels sont proposés sur le site du Ministère de l’Education Nationale

• -          Comprendre les programmes et les attentes scolaires :

http://www.academie-en-ligne.fr/default.aspx

le site du Cned propose des leçons et des exercices pour tous les niveaux et toutes les matières. Les contenus sont plutôt traditionnels mais ils permettent de se représenter vraiment ce qui est travaillé à l’école

• -          Contrôler et limiter le recours aux écrans : il est de bon ton de dire qu’il faut vivre avec son temps, que cette jeunesse-là est née avec le numérique et qu’elle y excelle. Tout cela est erroné. La question principale à se poser est : de quoi un enfant de 6, 8 ou 10 ans a-t-il besoin pour bien grandir ?

Qu’il s’agisse de s’instruire ou de se divertir, quelles sont les activités les plus enrichissantes, constructives, épanouissantes ?

Poser la question, c’est déjà y répondre en partie : la télévision, l’ordinateur, le recours à Internet, les tablettes, les smartphones, les consoles de jeu vidéo sont plaisants et parfois utiles. Mais un enfant a surtout besoin de trois choses :

-          Apprendre en faisant, en agissant, en utilisant ses mains et son corps, le développement de l’intelligence passe par là.

-          Se divertir, se défouler, d’abord par le mouvement : sport, activités physiques de toutes sortes.

-          Communiquer, échanger, partager, rire, se confronter aux autres                     

Les écrans ne peuvent avoir qu’une place accessoire dans cette perspective !

On limitera donc la durée devant les écrans et l’on n’hésitera pas à interdire des activités numériques qui nous paraissent inappropriées (trop violent, trop rapide, bêtifiant, idéologiquement contestable, sexiste, etc). Ce qui suppose de s’informer, par exemple, sur les jeux vidéos et, pourquoi pas, de les tester et de jouer un peu avec son enfant.

• -          Parler à son enfant de ses résultats : difficile sans l’enseignant ou le livret scolaire parce que l’enfant a du mal à savoir où il en est, le but peut être justement de l’aider à en prendre conscience.

-          Assumer de manifester une attente scolaire vis-à-vis de son enfant :

Pourquoi ?

A - parce que le travail scolaire est important, il permet d’apprendre, de travailler au sein d’un groupe, il permet d’apprendre l’importance des efforts ;

B - parce que les parents qui ne manifestent pas d’attente ouvertement mettent leurs enfants dans une situation ambiguë, où les enfants sentent l’exigence cachés, peut-être plus fortement et de façon plus culpabilisante encore (on est content quand un bon résultat revient à la maison et vice-versa), l’argument de ne pas leur mettre la pression n’est pas tout à fait opérant ;

C – parce qu’une fois qu’on a des attentes explicites, on peut les nuancer dans le temps : on demande des efforts, pas seulement des bons résultats, on demande du sérieux dans le comportement, pour lequel la réplique « mais je n’ai pas bien compris » ne marche pas, on demande une évolution vers une amélioration, à partir d’où en est l’enfant : cette approche permet à tout enfant, quel que soit son niveau initial, d’être valorisé dans ses efforts. Il n’est pas jugé par rapport à une norme extérieure (ses camarades, une évaluation lambda), mais par rapport à son propre niveau. En E.P.S. tout le monde le reconnait volontiers, c’est valable pour les autres matières.

Les devoirs à l’école primaire consistent à réviser, à revoir, à apprendre une leçon. Le travail à la maison ne doit pas être écrit ou évalué.

Il peut être bénéfique de limiter le temps consacré aux devoirs même s’ils ne sont pas finis, c’est un travail de long terme, il ne faut pas miser sur une réussite complète en une seule fois.

Apprendre une leçon peut signifier plusieurs choses :

-          La lire

-          L’apprendre par cœur

-          Savoir répondre à des questions dessus

-          Savoir raconter ce qu’elle dit, avec ses mots

-          Pouvoir compléter un texte à trou qui reprendrait les termes de la leçon

-          Après l’avoir lu une ou plusieurs fois, être capable d’en écrire les idées principales

-          Comprendre les mots de vocabulaire difficile

-          Etre capable de dessiner un schéma qui rende compte de la logique de la leçon

Ces exemples consistent à mémoriser et à comprendre. Ce qui rend les choses compliquées, c’est que selon l’enfant, il y a des façons d’apprendre qui diffèrent : l’un retiendra mieux si on lui lit la leçon, l’autre, s’il l’écrit etc. De plus, cela varie aussi selon l’enseignant, qui se fait une idée précise de ce qui l’attend. Mais en général, ce n’est pas noté précisément dans l’agenda ou le cahier de texte. Cela est expliqué aux élèves en classe, aux parents en réunion de rentrée ou en rendez-vous individuel. Cela peut mériter des éclaircissements.

Le travail à la maison a pour rôle principal de permettre à l’enfant de rafraichir sa mémoire, de réviser, d’ancrer plus durablement ce qui a déjà été étudié en classe. La nouveauté est censée occuper une place minime.

Cela permet aussi aux parents d’avoir un aperçu des enseignements scolaires.

Si l’enfant ne comprend pas du tout ce qu’il a à faire à la maison, et que cela arrive souvent, c’est qu’il y a un problème. Dans la mesure où les devoirs sont une reprise, sous une forme ou une autre de ce qui a été vu en classe, le fait d’être perdu indique que l’enfant ne parvient pas à suivre ; et il ne sera donc pas capable de faire ses devoirs. Rencontrer l’enseignant s’impose !

C’est la vie familiale qui doit prendre la place principale à la maison, pas les devoirs ! S’il y a un problème important ou récurrent à ce sujet, mieux vaut en parler à l’enseignant.

Quelques astuces pour s'adresser aux parents d'élèves !

ASTUCE 1: quand un parent nous interpelle vivement, laissons-le vider son sac avant de commencer à répondre.

ASTUCE 2 : pour la réunion de rentrée, consulter les parents pour connaitre l'horaire qui leur convient, par le cahier de liaison ou avec doodle si l'on a récupéré les courriels.
Ce n'est pas forcément l'heure la plus tardive qui sera retenue, en soirée, il faut faire garder les enfants, préparer le repas, etc.

ASTUCE 3 : proposer à boire et à grignoter aux parents lors d'une réunion!

ASTUCE 4 : décrire aux parents ce que l'on attend des enfants en terme d'autonomie (laisser les enfants faire tout ce qu'ils savent faire), en terme d'hygiène (veiller à la propreté, aux ongles, aux mouchoirs), en terme d'autorité (l'adulte décide, l'enfant obéit parce qu'il a besoin d'être guidé...et oui!)

ASTUCE 5 : rencontrer les parents de chaque enfant, au moins une fois dans l'année, individuellement, même s'il n'y a pas de difficulté scolaire

ASTUCE 6 : en entretien individuel, présenter toujours aux parents les atouts de leur enfant, et pas seulement les points à améliorer

ASTUCE 7 : informer chacun des parents d'élèves de la scolarité de l'enfant : l'autorité parentale (sauf cas particulier) appartient au père et à la mère, même si l'on ne voit à l'école qu'un seul parent :

ASTUCE 8 : aider les parents d'élèves à obtenir une salle pour échanger au sein même de l'école

ASTUCE 9 : mettre en place une boite aux lettres (une vraie boite plus une adresse mail) pour que les parents puissent poser des questions et formuler des propositions aux parents délégués.

ASTUCE 10 : expliquer aux parents ce que l'enfant doit faire à la maison :
- apprendre une leçon : (par exemple) la lire, souligner les mots importants, répondre à des questions sur cette leçon, écrire tout ce que l'on a compris à son sujet.
- dictée de mots : lire les mots, les copier avec le modèle puis sans le modèle, les épeler, les rechercher dans le dictionnaire